A 12 ans, elle s’est tournée vers la prostitution pour survivre. «J’étais très pauvre, mais je voulais continuer mes études, devenir enseignante ou médecin», raconte-t-elle. «Tout s’est arrêté lorsque je n’ai plus pu aller au lycée, car on me forçait à m’habiller comme un garçon. Je ne pouvais pas le faire, je ne me voyais pas comme ça.»
Elle a été forcée de quitter l’école. «C’est là que mon rêve a commencé à mourir. J’ai dû devenir adulte très tôt et chercher de l’argent», affirme Viviana Gonzalez. «Les gens ont tendance à nous enfermer dans une case: vêtements courts, talons aiguilles, perruques, prostitution, drogues et alcool. Ils ne réalisent pas qu’on ressent, pense, pleure, rit ou qu’on a des ambitions et des rêves comme eux.»
Aujourd’hui, Viviana Gonzales a 48 ans et son rêve est sur le point de se concrétiser. En décembre dernier, elle a obtenu son bac grâce à l’école secondaire populaire Trans Mocha Celis, un lycée public gratuit et accéléré pour adultes transgenres qui a ouvert ses portes à Buenos Aires en novembre 2011. Le premier dans son genre au monde.
Espace éducatif inclusif avec une perspective de genre, diversité sexuelle et culturelle, l’école cherche à compenser l’exclusion subie par la communauté transgenre, mais elle est aussi ouverte aux personnes d’origines diverses.
Environ 40% des 150 élèves âgés de 16 à plus de 70 ans qui y suivent des cours sont transgenres, ainsi que quelques enseignants. Mais il y a aussi des étudiants des quartiers voisins, des personnes aux identités sexuelles diverses et des enfants d’immigrants. Ils ont tous un point en commun: leur éducation s’est interrompue à un moment donné de leur vie et ils souhaitent l’achever
Source : Le figaro